Meurtre de Sarah Halimi : le parquet demande que le caractère antisémite soit retenu

La demande du parquet intervient au vu du rapport d’expertise psychiatrique du suspect.

Le parquet de Paris a demandé mercredi à la juge chargée de l’enquête sur le meurtre de Sarah Halimi, une femme juive de 65 ans, défenestrée en avril à Paris par un voisin musulman, que le caractère antisémite soit retenu dans cette affaire.

 

Le parquet a fait cette demande au vu de «l’expertise psychiatrique» rendue début septembre et «des premiers éléments de la commission rogatoire remis par les enquêteurs», a-t-il précisé. Selon cette expertise, le trouble dont souffrait le meurtrier, Kobili Traoré, 27 ans, pris d’une «bouffée délirante aiguë» après une forte consommation de cannabis, n’était «pas incompatible avec une dimension antisémite».

 

«Cette décision est une satisfaction pour les enfants de Sarah Halimi, réagit Me Jean-Alex Buchinger, leur avocat. Ils ont appris la nouvelle avec un grand soulagement. Je comprends que le parquet et le juge d’instruction aient attendu les conclusions de l’expertise psychiatrique pour se prononcer. L’expert a conclu que l’acte de Monsieur Traore était à la fois délirant et antisémite. Même s’il n’est pas aussi clair dans ses conclusions, il évoque explicitement le caractère antisémite de son geste. Il était donc tout à fait normal que le parquet délivre ce réquisitoire supplétif et reconnaisse cette circonstance aggravante. »